Les participants en ligne :
J'aimerais partager quelques réflexions et questionnements aussi si vous me permettez. Pour les personnes qui ne veulent pas tout lire, les 4 points sont les suivants:
Différences resilience et robustesse
Influence du contexte et cadre du module pour faire de la pédagogie robuste
Retour d'expérience sur le changement de posture et comment aborder la radicalité
Besoin de retour d'expérience sur ce que serait un doctorat qui prend soin
--
J'ai du mal à cerner les différences entre résilience et robustesse, même si je sais qu'O. Hamant en parle, j'arrive pas bien à cerner. Arthur Keller parle d'une nécessité de lier la résilience à la soutenabilité forte car le système capitaliste peut être très résilient, mais pour autant pas souhaitable. La soutenabilité forte offre un cadre pour ce que l'on peut souhaiter.
L'approche d'un cours en "pédagogie robuste" doit probablement s'adapter en fonction du cadre permis par le cours. J'entends par là, quel est le cadre de l'intervention ? Est-ce un cours "créé à partir de zero" ? Une intervention dans un cours existant ? Combien d'heures ? Des attendus/contraintes imposées par une hiérarchie, etc. ? Je pense qu'il y a un intérêt à partir des contraintes pour libérer la créativité à l'intérieur de ce cadre. Chercher les frontieres permet de voir les failles non exploités, les recoins non visités, ... pousser au maximum le questionnement de jusqu'où peut aller le cadre. Cultiver cela me semble en particulier nécessaire pour lutter contre le fatalisme ambiant du "système qui est trop gros et trop puissant", alors que justement en étudiant bien, en creusant bien, on trouve toujours des failles dans lesquelles se glisser, ou justement utiliser à notre avantage ce que permet le système.
Super intéressant le retour d'expérience sur la difficulté des profs à changer de posture et ne pas vouloir convaincre l'autre nécessairement. La posture de coopération s'apprend et se pratique, c'est super de les mettre à l'épreuve ! Je suis convaincu qu'il y a beaucoup plus de travail à faire sur la formation des profs que sur la formation des étudiant.e.s. Ces derniers sont déjà en contexte d'apprentissage et donc plus adaptables/modelables, alors que les profs ont déjà des repères et cadres qu'il faut donc déconstruire avant de reconstruire d'une autre manière... et ça peut aussi faire surgir des insécurités et peurs, d'où la nécessité selon moi d'avoir des personnes formées en psychologie dans une équipe de transformation des formations. En particulier, créer un cadre de confiance entre les personnes et casser les tabous me semble super important, et c'est le rôle du/de la facilitateur.ice de faire cela je crois. Par exemple, nommer une vulnérabilité, c'est pour permettre de voir nos difficultés et s'entraider, se partager des ressources, s'épauler dans l'apprentissage. Egalement, sur l'aspect de la radicalité, parfois difficile à tenir, il me semble que poser le débat est une forme de le résoudre. Par exemple, dans le travail qui relie, comme on parle de spiritualité, comme on va avoir des moments d'intimité, de proximité entre les persnones, et que l'on n'a pas toustes la meme relation à la spiritualité et à l'autre, on le pose sur la table dès le début. Par exemple, on fait un petit "débat" mouvant en posant la question "quand j'entends le mot rituel, je me sens en confiance/en paix VS incommodé, mal à l'aise, ça ne me parle pas" et on demande aux personnes de se positionner sur l'axe avec les extremes proposés et de partager sa position si la personne le souhaite. D'autres exemples sur la proximité et des actions qui pourront être demandées de faire pendant l'atelier/le séjour. Dans le cadre des cours sur la robustesse, sur les transitions, on pourrait par exemple utiliser le meme dispositif appliqué à des concepts "radicaux" comme la décroissance, l'anticapitalisme, le démantelement, la performance/l'optimisation, ...
Sur la question du doctorat, qui cultive beaucoup la performance, et ne prend pas soin des gens, j'avoue ça me fait peur parce que je vais postuler à un doctorat bientôt. J'aimerais savoir si je peux me postionner sur le cadre qui permettrait de prendre soin, et qu'est-ce que serait un cadre de doctorat qui prend soin. Si des personnes peuvent me partager ses retours d'expériences et me dire ce qu'elles auraient aimé avoir différement comme cadre, je prends !
- Michel Briand
- Audrey Auriault
- Sarah
- Laurence
- Hélène Gadenne
- Laure Pillot
- une page ouverte à vos remarques, compléments ..
Mel d'un participant, absent à la visio, en complément
J'ai pris le temps de lire le frama, très chouette les réflexions sur la robustesse en pédagogie.J'aimerais partager quelques réflexions et questionnements aussi si vous me permettez. Pour les personnes qui ne veulent pas tout lire, les 4 points sont les suivants:
Différences resilience et robustesse
Influence du contexte et cadre du module pour faire de la pédagogie robuste
Retour d'expérience sur le changement de posture et comment aborder la radicalité
Besoin de retour d'expérience sur ce que serait un doctorat qui prend soin
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J'ai du mal à cerner les différences entre résilience et robustesse, même si je sais qu'O. Hamant en parle, j'arrive pas bien à cerner. Arthur Keller parle d'une nécessité de lier la résilience à la soutenabilité forte car le système capitaliste peut être très résilient, mais pour autant pas souhaitable. La soutenabilité forte offre un cadre pour ce que l'on peut souhaiter.
L'approche d'un cours en "pédagogie robuste" doit probablement s'adapter en fonction du cadre permis par le cours. J'entends par là, quel est le cadre de l'intervention ? Est-ce un cours "créé à partir de zero" ? Une intervention dans un cours existant ? Combien d'heures ? Des attendus/contraintes imposées par une hiérarchie, etc. ? Je pense qu'il y a un intérêt à partir des contraintes pour libérer la créativité à l'intérieur de ce cadre. Chercher les frontieres permet de voir les failles non exploités, les recoins non visités, ... pousser au maximum le questionnement de jusqu'où peut aller le cadre. Cultiver cela me semble en particulier nécessaire pour lutter contre le fatalisme ambiant du "système qui est trop gros et trop puissant", alors que justement en étudiant bien, en creusant bien, on trouve toujours des failles dans lesquelles se glisser, ou justement utiliser à notre avantage ce que permet le système.
Super intéressant le retour d'expérience sur la difficulté des profs à changer de posture et ne pas vouloir convaincre l'autre nécessairement. La posture de coopération s'apprend et se pratique, c'est super de les mettre à l'épreuve ! Je suis convaincu qu'il y a beaucoup plus de travail à faire sur la formation des profs que sur la formation des étudiant.e.s. Ces derniers sont déjà en contexte d'apprentissage et donc plus adaptables/modelables, alors que les profs ont déjà des repères et cadres qu'il faut donc déconstruire avant de reconstruire d'une autre manière... et ça peut aussi faire surgir des insécurités et peurs, d'où la nécessité selon moi d'avoir des personnes formées en psychologie dans une équipe de transformation des formations. En particulier, créer un cadre de confiance entre les personnes et casser les tabous me semble super important, et c'est le rôle du/de la facilitateur.ice de faire cela je crois. Par exemple, nommer une vulnérabilité, c'est pour permettre de voir nos difficultés et s'entraider, se partager des ressources, s'épauler dans l'apprentissage. Egalement, sur l'aspect de la radicalité, parfois difficile à tenir, il me semble que poser le débat est une forme de le résoudre. Par exemple, dans le travail qui relie, comme on parle de spiritualité, comme on va avoir des moments d'intimité, de proximité entre les persnones, et que l'on n'a pas toustes la meme relation à la spiritualité et à l'autre, on le pose sur la table dès le début. Par exemple, on fait un petit "débat" mouvant en posant la question "quand j'entends le mot rituel, je me sens en confiance/en paix VS incommodé, mal à l'aise, ça ne me parle pas" et on demande aux personnes de se positionner sur l'axe avec les extremes proposés et de partager sa position si la personne le souhaite. D'autres exemples sur la proximité et des actions qui pourront être demandées de faire pendant l'atelier/le séjour. Dans le cadre des cours sur la robustesse, sur les transitions, on pourrait par exemple utiliser le meme dispositif appliqué à des concepts "radicaux" comme la décroissance, l'anticapitalisme, le démantelement, la performance/l'optimisation, ...
Sur la question du doctorat, qui cultive beaucoup la performance, et ne prend pas soin des gens, j'avoue ça me fait peur parce que je vais postuler à un doctorat bientôt. J'aimerais savoir si je peux me postionner sur le cadre qui permettrait de prendre soin, et qu'est-ce que serait un cadre de doctorat qui prend soin. Si des personnes peuvent me partager ses retours d'expériences et me dire ce qu'elles auraient aimé avoir différement comme cadre, je prends !