Notes autour du Cercle 3 Robustesse et enseignement

Une seonde partie des échanges a interrogé la notion de compéténces (l'APC ou approche par compétences est renue obligatoire dans de nombreux cursus de l'enseignement supérieur en France)

Participant.e.s
Ce troisiéme cercle a regroupé 9 participant.e.s (dont 2 nouvelles qui rejoignaient le cercle)
  • Michel Briand
  • Laurence Merdzanovski
  • Nathalie Richard : Ingé péda @UBO Open Factory (Brest) : TEDS + Coach Facilitatrice Transitions (Une question qui souffle) + Ecolieu moulin du Roz (Lampaul-Ploudalmézeau / Portsall - pays des Abers)
  • Véronique Bournaveas, UPPA
  • Jean-Marie Gilliot - IMT Atlantique - QPES - Riposte Créative Pédagogique
  • Eric Cousin - IMT Atlantique  - Informatique + Transition écologique et sociétale -
  • Hélène Gadenne
  • Paul Saada
  • Laure Pillot

La première partie a fait le tour de l'actualité des participant.e.s

Participation en cours autour de la question de la Robustesse

- Eric : Formation en 1ere année d'ingénieur traitant de la robustesse / offrir une perspective concrète et constructive pour une projection plus positive dans l'avenir. Dans le cadre de la remise en forme de l'UE (Unités d'Enseignement) sur la transition, on organise une séance la semaine prochaine qui sera aussi la dernière semaine de l'UE de nos élèves autour de l'ingénieur de la robustesse. Pour comprendre dans quel contexte cela s'inscrit, les élèves ont eu au 1er semestre et au 2ème semestre deux UE qui articulaient une activité d'apprentissage à du savoir-faire: travail en équipe, travailler sur des projets techniques, réfléchir sur son avenir professionnel et la thématique de transition écologique et sociétale. La semaine prochaine, on les fait revenir revenir et réfléchir sur les apprentissages qu'ils ont eu au cours de ces 2 UE et mûrir leur projet professionnel, qu'ils ont déjà travaillé ponctuellement tout au long de l'année.
Cela se terminera par une réflexion, une introduction sur ce que c'est qu'être ingénieur de la robustesse, à partir d'une vidéo (15mn) d'un Tedx de Olivier Hamant. Ensuite ils devront réfléchir et essayer d'identifier qu'est-ce que ce qu'ils ont appris cette année, ce qui peut leur servir à devenir des ingénieurs de la robustesse et d'amorcer un petit peu une réflexion sur leur parcours. On a déjà évoqué la notion de robustesse, très subrepticement en fin de premier semestre et là, on va y accorder un peu plus de temps en faisant le lien avec comment cela s'inscrit dans leur projection professionnelle. Est-ce que vous êtes prêt à avoir ce genre de profil? Est ce que vous avez acquis des compétences pour ça, est-ce que ça vous donne envie ? Un retour sur cette séance pourra être fait au 4éme cercle …
  • Laure : MB tu devais présenter cela aux rencontres [La classe dehors](https://classe-dehors.org/?PagePrincipale) de Marseille. C'est ce qui s'est passé à Dijon. C'était robuste, il y a eu beaucoup de fluctuations et on a tenu bon. Notamment, j'ai mesuré la difficulté de nuancer parce que sur le coup il y avait beaucoup de différences dans les états de connaissance, cela allait de « le terme est sympa » à un lecteur assidu.
J'avais une question pour le prochain cercle apprennant je me demandais si certains d'entre vous allez à la réunion d'été du labo 1.5 à Lyon, les 7-9 Juillet. On est au moins 2, ça pourrait être sympa de discuter avant et peux-etre que je proposerai quelque chose sur la robustesse.
Pour ton atelier à Marseille est ce qu'il y a une trace quelque part ? C'est en cours et ce sera en libre, on est en train de documenter l'événement, cela prend un petit peu de temps, puisqu'il faut mettre un process global comme il y a eu beaucoup d'interventions, mais quand c'est fait, je vous dirai.

C'est une veille collaborative donc vous pouvez vous-même rajouter des éléments.
J'ai aussi une proposition : élargir ce cercle apprenant vers un réseau apprenant avec une mise en relation des différentes initiatives en cours. L'idée étant de relier et croiser les multiples initiatives locales, donnant à voir un archipel des communautés apprenantes autour de la robustesse. (voi plus bas)
Dans les prochains événements, il y a les rencontres Co-construire à Tournai du 2 au 4 juillet qui ont lieu tous les deux ans sur le thème « Pas de coopération entre les humains sans coopération avec le monde vivant ».. En 2023, Olivier Hamant, donnait la conférence d'ouverture "Basculer de la performance à la robustesse"devant300 personnes, et c'est un peu à partir de là que Gatien Bataille et Laurent Marseault ont développé l'espace collaboratif Larobustesse.org puis mis en place des formations de quatre jours notamment pour des personnes qui, à leur tour, deviennent formateurs sur la robustesse et la santé commune. Cela va être un peu un temps de de retrouvailles, l'occasion aussi de voir, effectivement, tout ce qui, tout ce qui a pu avancer, parce que j'ai un peu l'impression qu'il y a aujourd'hui, un foisonnement d'initiatives autour de toutes ces questions de robustesse.
question : Est ce qu'un rendez vous du cercle autour du 11-13 juillet à la suite ne serait pas intéressant ?
  • Jean Marie : Pour compléter sur QPES (dont Jean marie est co-organisateur), il y avait aussi une conférence autour de l'éco pédagogie, avec une vision assez systémique. Ce n'était pas la robustesse, mais il y a des trucs qui vont avec. Et quand tu regardes, Co-construire on y parle aussi beaucoup de care, que l'on peux mettre dans la robustesse ou pas selon ce qu'on lit ; et on a aussi beaucoup travaillé autour de cette notion du care.
Question : Je me permets d'intervenir pour avoir une petite précision de cadre pour le care, justement savoir comment on prend la parole. Est-ce que on lève la main?
Accord autour de lever la main.

  • Paul ; Je n'ai pas beaucoup de nouvelles. Je postule à une thèse sur la soutenabilité forte des réseaux télécoms où je compte aussi utiliser la cadre de la robustesse si je suis retenu. Et en lien sur la partie académique avec l'IMT (Mines St etienne) il est possible que je participe à un cours sur un focus réseau télécom où j'aimerais intégrer la robustesse.
Ma question : Eric, de ce que tu nous as partagé, la question de l'agir de la robustesse c'est uniquement pour des premières années ?
Oui,
Parce que, justement, j'allais faire une remarque, à partir du moment où ils ont commencé à se spécialiser, c'est de voir des cas que eux peuvent donner de robustesse vs performance qui les rapproche de leur métier et qui les mettent au regard des crises à venir et moi, en tant qu'ingénieur, qu'est ce que cela doit être ?
  • Eric : Effectivement, ils sont dans une phase très amont de leur projection professionnelle. Dans leur formation d'ingénieur, la 1ère année est entièrement en tronc commun et ils font tous la même chose. Ensuite en 2ème et 3ème année ils vont choisir deux spécialisations. Là, ils ont déjà fait leur choix pour l'année prochaine, ce qui leur permet aussi de se projeter un peu plus concrètrement. Ils n'ont pas tous leur premier choix, mais en général, ils ont au moins un des trois premiers choix. Mon souhait, en tout cas en introduisant cette notion d'ingénieur de la robustesse dans la formation, c'est d'offrir une perspective un peu concrète et positive à la formation et sortir du « si vous optimisez toute façon, ça sert à rien », c'est plus constructif et j'attends d'eux, qu'ils puissent se projeter de façon positive un peu plus dans l'avenir.

- Nathalie : Je vois déjà plein de points, merci beaucoup. Juste pour situer le contexte, je travaille à l'UBO Open Factory avec Chloé Trévidic, qui était, je crois, au colloque QPES à Brest la semaine dernière, qui est au SIAME (Service d'inénierie et d'appui à la médiatisation pour l'enseignement) de l'UBO. On travaille vraiment la main dans la main, dans le sens où on estun laboratoire d'expérimentation. Je suis rentrée il y a huit mois, exprès sur le sujet transition, alors je fais complètement le pont: robustesse, transition dans un sens, comme je l'entends moi aussi, à un rééquilibrage, peut-être des polarités, avec mes mots yin et yang, donc le faire et l'être. On a présenté en copil TED avec les vice présidents de l'UBO Hélène Couthon, Myriam Guichard et Yves Quéré, une démarche qui s'inspire de la théorie U (wikipedia), en s’appuyant aussi sur le référentiel de compétences GreenComp et aussi en complémeent IDGs (Inner Development Goals).. Je ne sais pas à quel point c'est quelque chose de familier pour tout le monde, mais en tout cas, vraiment, dans cette idée qu'un système ne peut se transformer que s'il est capable de se voir et de mettre en lumière le point aveugle et donc de comprendre, mais dans un esprit aussi d'accueillir la dissonance, puis de déconstruire ce qui est à déconstruire et d'arriver en bas du U dans le sens de faire le deuil de ce qui était et d'accueillir le futur émergeant donc, ce qui est complètement, des compétences. Je suis ingénieur INSA à la base, ce ne sont pas du tout des choses que j'ai apprises, je les ai apprises sur le tas et puis après, oui, remonter pour trouver ses réponses et non pas des solutions, prototyper à partir de là et itérer. Là où il y a souvent un sujet, c'est qu'on prend les choses en comprendre pour agir, en fait, ça ne suffit pas, il y a vraiment quelque chose à venir, déconstruire, et je te rejoins Eric sur l'idée d'aller chercher le sens. A la base, c'est vraiment mon dada, c'est pour ça que je suis devenue coach et je me suis complètement reconvertie. Je propose aussi des ateliers autour du sens via différentes choses à l'UBO. Je pense que cette histoire de transformations profondes, de radicalité, de sens, d'aller prendre les choses à la racine de notre représentation au monde, c'est quand même clé. Avec Chloé on va aller présenter ça à Lyon en juillet. Et trop contente de rencontrer les uns et les autres.
On créé une communauté d'alliés, de pionniers, d'enseignants, de personnels, de tous les personnels, de l'UBO et des écoles aux alentours, pour faire communauté, comme tu disais Michel, communautés, écosystèmes apprenants.
On a co-créé avec mon conjoint un lieu pour proposer des expériences autour du vivant dans cette idée qu'il se passe quelque chose dans son corps, dans son cœur, et que la tête soit au service de cela et non pas l'inverse.

  • Laure : Pour répondre en rebond à Paul sur le niveau des étudiants concernés. Ce que j'ai remarqué, c'est que parler de robustesse avec eux, cela veut dire se préparer à parler d'évaluation, puisque, en terme de performance, on est quand même pas mal là-dessus, notamment côté classement, école, cela vaut peut-être la peine de le prendre en compte. Peut-être se poser la question de ce que seraient les compétences de la robustesse, puisqu'on arrive à l'APC (approche par compétences), une approche sur laquelle on est tous censés s'aligner très vite. Voilà donc quelles compétences de robustesse.

  • Apparté sur la difficulté de la participation à des colloques à partir de celui de QPES (un peu raccourci)
    • Et juste, une remarque comme ça, mais nous à QPES, à l'université d'Angers, comme la fac est ruinée, comme dans plein d'endroits, on n'a pas pu y aller, je voulais savoir si c'était le cas de beaucoup d'entre vous ou si c'est une situation isolée. Je trouve ça trop dommage, là le labo 1.5 c'est gratuit, donc, c'est nickel, mais je sais pas si on ne pourrait pas s'organiser pour demander à y aller.
    • Réponse sur QPES de Jean Marie (co-organisateur de la rencontre) : On sait que plein de structures sont en difficultés et on a vu, qu'il y avait un peu moins de monde. C'est cher mais c'est auto-financé, on n'est pas en train de faire du bénéfice, le labo 1.5 doit avoir des subventions par ailleurs. QUPES est indépendant du ministère et n'a pas de subventions de ce côté-là.
    • Nathalie : Est ce que l'on ne pourrait pas mentionner les facs qui acceptent de financer, pour les donner en exemple ?
    • Jean Marie : On peut indiquer celles qui financent. Pour les gens qui, qui présentaient quelque chose et n'ont pas les moyens de se déplacer on a un fonds de solidarité pour permettre aux gens de venir et puis les étudiants on les a fait venir gratuitement. Tous les gens qu'on a pu faire venir gratuitement on les a fait venir gratuitement, mais c'est pas non plus une majorité.
    • Laure : Dans le département, on est bien identifié. Je parlais plutôt pour les grand raout, comme ça, globaux, vu qu'on va dans une période de plus en plus difficile financièrement. Comment, communiquer entre nous, pour faire un peu pression pour que l'on puisse se former.

À propos de réseau apprenant (Michel)
Il y a des petits groupes maintenant de personnes intéressées à la robustesse qui se mettent en place un peu partout sur les territoires. Quand je citais la participation de personnes de l'UCO d'Angers à QPES, peut-etre voir quelles sont les personnes à Angers qui peuvent faire réseau, de la même façon que Nathalie nous a parlé de ce réseau local en émergeance à Brest. Favoriser ces réseaux et leur croisement peut être une perspéctive de notre cercle et de la proposition de réseau apprenant.
C'est aussi l'idée, justement, d'élargir le cercle apprenant vers un réseau apprenant. Pas un réseau qui serait le réseau, mais plutôt une mise en relation des multiples initiatives ici et là On avait déjà parlé de l'initiative Pédagogie-Robustesse, portée par des enseignants et une doctorante de l'université de Liège. Laurent (Marseault) m'a dit tout à l'heure qu'il y avait un groupe sur Nancy qui se mettait en place aussi. C'est cette idée-là d'essayer, de relier, de croiser de multiples initiatives locales. L'intérêt des initiatives locales, c'est aussi que c'est ancré sur le territoire local et à la fois moins coûteux financièrement. Cela peut être intéressant que les gens voient effectivement ce qui se passe à différents endroits et qu'un archipel se mette en place.
Dans l'idée du réseau apprenant, la différence par rapport, par exemple, à ce qui se fait à l'université de Liège, leurs préoccupation c'est faire entrer la robustesse dans les enseignements à l'université. Or, aujourd'hui, il y a beaucoup de de réseaux de l'éducation populaire, d'éducation à l'environnement, qui s'impliquent autour de la robustesse avec de première formations mises en place et relayées par La robustesse.org. Dans ce réseau apprenant, la perspective c'est aussi d'avoir cette hétérogénéité avec des acteurs universitaires, de la pédagogie, mais aussi des praticiens de l'animation dans ses différentes composantes.

  • Hélène : je travaille en indépendante, dans le milieu de la recherche sur des questions plus liées à la base à l'écologie et de plus en plus sur tout ce qui va concerner la relation, ce qui fait relation, je dirais donc plus les sciences humaines. Je suis ici parce que je fais partie de différents collectifs autour des communs, autour du faire ensemble. Au travers d'Olivier Hamant et de ce ce groupe autour de la robustesse et de tout ce qui peut concerner les questions qui ont trait à l'enseignement ce sont des sujets qui m'intéressent parce qu'en tant qu'indépendante je fais aussi pas mal d'accompagnement dans des systèmes scolaires canadiens, dans des minorités francophones.
A part participer à ce groupe, et aussi avec le labo furtif, on est pas mal en réflexion, plus en mode cercle d'apprentissage autour des questions, justement, qui concernent la coopération, et de quelle manière on peut être amené à coopérer ou pas coopérer- et en quoi ça vient chercher nos imaginaires. On est pas mal en réflexion aussi, sur tout ce qui va concerner la robustesse et les actions individuelles et collectives, qui peuvent amener à cette question de collaborer.

- Véronique: En tout cas, Nathalie, c'est vraiment chouette les initiatives que vous menez et d'entendre ces témoignages. La théorie U, j'ai connu lorsque j'ai habité en australie où on en parle pas mal. J'ai rejoint l'UPPA cette année pour travailler dans le cadre de l'approche par compétences. Je serais d'accord avec Jean-marie, le concept de compétences, déjà qu'il est polysémique, c'est polarisé. Pour le contexte Palois, cela fait quatre ans dans le cadre d'un projet space, que ça existe et ça créé beaucoup de beaucoup de débats, beaucoup de conflits mais c'est sûr que c'est intéressant. Juste pour rebondir un peu je n'ai aucune initiative, mais j'aimerais bien aborder ces sujets là. Il n'y a même pas ce qui est une sensibilisation au TED, ça n'existe pas. A un niveau personnel, moi, je souhaiterais sortir un peu du milieu universitaire, que je trouve assez fermé. En tout cas, pour ce que j'ai vécu, ça fait quatre ans que je suis ingénieur pédagogique, ingénieur de formation et ce qui m'interpelle dans le concept de la robustesse c'est cette idée de rapport avec le vivant.
Je me questionnais, j'adore les jardins, j'ai choisi d'habiter en milieu rural et je me posais la question de comment peut-on intégrer une dynamique territoriale, une dynamique à tous les niveaux, je suis en ariège, en milieu montagnard, comment cela peut s'intégrer dans le milieu universitaire, dans cette éducation au vivant.

La suite des échanges de ce 3éme cercle apprenant sur la page Questionner Compétences et Robustesse

Liens proposés