La robustesse, c’est un peu la stratégie du village. Elle ne peut pas s’appliquer à des grandes échelles, que ce soit des grands pays ou des grandes entreprises.
Réponse
Si la relocalisation est en effet un élément clé indispensable de robustesse, elle n’est pas incompatible avec des grandes structures ou des grandes organisations. La biologie le démontre d’ailleurs : les êtres vivants sont tous basés sur un élément modulaire robuste, la cellule, et ils peuvent atteindre toutes les tailles, de la bactérie à la baleine. La robustesse est bien incompatible avec la croissance pyramidale si fragile, mais elle n’empêche pas l’agrandissement ; au contraire, elle l’autorise grâce aux interactions entre petites structures distribuées. Pour l’illustrer dans le monde social, on trouve l’exemple de Buurtzorg, une coopérative de soins, fondée sur des équipes de douze infirmiers et infirmières, en auto-gouvernance. Aujourd’hui Buurtzorg regroupe plus de 10 000 personnes, grâce à cette structure modulaire.
La décentralisation et la relocalisation dans le cadre de la robustesse n’impliquent pas non plus un repli sur soi ou un quelconque survivalisme (enfermé d’ailleurs dans une autre forme de performance : la radicalité). C’est au contraire en relocalisant qu’on va stimuler la coopération et son apprentissage. La robustesse requiert la densité et la diversité des interactions, c’est-à-dire le contraire du repli individualiste.
Enfin, la décentralisation n’implique pas un désengagement des structures étatiques. Comme l’a montré l’économiste et prix Nobel Elinor Ostrom dans La Gouvernance des biens communs, les structures coopératives locales maintiennent leur modèle économique et leurs ressources seulement si elles sont reconnues par une entité extérieure. Le rôle de l’État, dans le monde de la robustesse, est crucial : il ne dicte plus un agenda en top-down, mais reconnaît, stimule et met en réseau les différentes initiatives locales.
La robustesse n’est donc pas incompatible avec des grandes structures ou des grandes organisations. Une autre inversion d’ailleurs : la mondialisation performante a fait du globe un petit village par hypercentralisation ; au contraire, la décentralisation robuste rend au monde sa grandeur.
La décentralisation et la relocalisation dans le cadre de la robustesse n’impliquent pas non plus un repli sur soi ou un quelconque survivalisme (enfermé d’ailleurs dans une autre forme de performance : la radicalité). C’est au contraire en relocalisant qu’on va stimuler la coopération et son apprentissage. La robustesse requiert la densité et la diversité des interactions, c’est-à-dire le contraire du repli individualiste.
Enfin, la décentralisation n’implique pas un désengagement des structures étatiques. Comme l’a montré l’économiste et prix Nobel Elinor Ostrom dans La Gouvernance des biens communs, les structures coopératives locales maintiennent leur modèle économique et leurs ressources seulement si elles sont reconnues par une entité extérieure. Le rôle de l’État, dans le monde de la robustesse, est crucial : il ne dicte plus un agenda en top-down, mais reconnaît, stimule et met en réseau les différentes initiatives locales.
La robustesse n’est donc pas incompatible avec des grandes structures ou des grandes organisations. Une autre inversion d’ailleurs : la mondialisation performante a fait du globe un petit village par hypercentralisation ; au contraire, la décentralisation robuste rend au monde sa grandeur.
Auteurice de la réponse
Olivier Hamant
Réponse ?
Oui