Nous manquons de main-d ’œuvre aujourd’hui. Avec la robustesse, ne va-t-on pas aggraver le problème en stimulant la paresse ou le désengagement ?
Réponse
C’est bien plutôt la performance qui génère la pénurie de main-d’œuvre, notamment en créant les conditions du burn-out et du désengagement. Cette crise des emplois est causée par plusieurs facteurs dont le manque d’alignement des missions avec le monde actuel (les « bullshit jobs »), les gains de productivité (qui dans un effet rebond typique créent surtout de la fatigue, du travail moins bien fait et donc moins attractif), et la promesse perdue d’un épanouissement par le travail.
Aujourd’hui, les néorecrutés, qui sont conscients du caractère systémique du chômage depuis 40 ans, ne désirent plus nécessairement la meilleure rémunération, un contrat de travail à durée indéterminée ou encore la montée progressive des échelons au sein de la même « boîte ». Ils veulent surtout s’épanouir dans et en dehors du travail, tout en ayant un sentiment de sécurité. Cela passe par l’emploi en CDD dans plusieurs entreprises en parallèle (le mouvement des « slashers »), ou par le refus de certaines missions contraires à des valeurs profondes. Les démissions médiatiques des élèves en école d’ingénieurs montrent que ce tournant advient désormais en amont du premier emploi.
Si la perspective d’un salaire à vie peut faire craindre une désertion de certains métiers, c’est une excellente nouvelle quand il s’agit de professions toxiques pour la société ou les écosystèmes. Pour ce qui est des autres emplois, recruter un employé qui a la sécurité d’un salaire à vie est la garantie d’un investissement sincère, d’une réelle envie de se former et contribuer à l’effort collectif, loin de la seule motivation de survie personnelle. Les quelques expériences où une forme moins évoluée de salaire à vie – le revenu universel – a été testé montre que la création d’entreprise a été stimulée, et la santé des citoyens s’est améliorée. Si le revenu universel présente plusieurs défauts par rapport au salaire à vie (notamment, le risque de revenir au salaire à la tâche), ces quelques exemples démontrent qu’un salaire garanti ne déclenche pas une épidémie de paresse, bien au contraire.
Aujourd’hui, les néorecrutés, qui sont conscients du caractère systémique du chômage depuis 40 ans, ne désirent plus nécessairement la meilleure rémunération, un contrat de travail à durée indéterminée ou encore la montée progressive des échelons au sein de la même « boîte ». Ils veulent surtout s’épanouir dans et en dehors du travail, tout en ayant un sentiment de sécurité. Cela passe par l’emploi en CDD dans plusieurs entreprises en parallèle (le mouvement des « slashers »), ou par le refus de certaines missions contraires à des valeurs profondes. Les démissions médiatiques des élèves en école d’ingénieurs montrent que ce tournant advient désormais en amont du premier emploi.
Si la perspective d’un salaire à vie peut faire craindre une désertion de certains métiers, c’est une excellente nouvelle quand il s’agit de professions toxiques pour la société ou les écosystèmes. Pour ce qui est des autres emplois, recruter un employé qui a la sécurité d’un salaire à vie est la garantie d’un investissement sincère, d’une réelle envie de se former et contribuer à l’effort collectif, loin de la seule motivation de survie personnelle. Les quelques expériences où une forme moins évoluée de salaire à vie – le revenu universel – a été testé montre que la création d’entreprise a été stimulée, et la santé des citoyens s’est améliorée. Si le revenu universel présente plusieurs défauts par rapport au salaire à vie (notamment, le risque de revenir au salaire à la tâche), ces quelques exemples démontrent qu’un salaire garanti ne déclenche pas une épidémie de paresse, bien au contraire.
Auteurice de la réponse
Olivier Hamant
Réponse ?
Oui