Quand la course aux ressources touche le fond

Auteurice Olivier Hamant
Description de la "performance" Alors que la transition énergétique demande toujours plus de ressources minérales, l'intérêt pour les nodules polymétalliques des fonds marins n'a jamais été aussi élevé. Dans ce contexte, l'île de Nauru sort du lot. Elle est tristement célèbre pour son exploitation débridée du phosphate en surface: cela conduisit à une richesse économique quasi Saoudienne dans les années 1970-1990, puis suivit l'obésité, le crime, la désertification et l'effondrement économique. Malgré cette histoire dramatique, Nauru est en train d'ouvrir la voie à l'exploitation des ressources minérales marines profondes dans son périmètre territorial. Outre la malédiction des ressources déjà éprouvée à Nauru (l'abondance induit la compétition qui induit la violence), et l'impact considérable sur les écosystèmes sous-marins (destruction d'une biodiversité encore largement inconnue), on sait depuis le rapport au club de Rome (1972) que l'accès à de nouvelles ressources ne change absolument rien à notre trajectoire: l'accès à de nouvelles ressources ne fait que générer plus de pollutions. C'est encore une fois un délire de la performance, sur-financé, et parfois encouragé par des scientifiques sans scrupule (qui se cachent derrière "l'exploration"). Un gouffre, sans fond.

Pour le rapport au club de Rome vulgarisé, voir le scénario 2 (ressources naturelles illimitées):
https://jancovici.com/recension-de-lectures/societes/rapport-du-club-de-rome-the-limits-of-growth-1972/

Pour un regard historique, cet article de 2021 à lire dans The Guardian:
https://www.theguardian.com/environment/2021/sep/27/race-to-the-bottom-the-disastrous-blindfolded-rush-to-mine-the-deep-sea