Un écosystème coopératif territorialisé est un ensemble d'acteurs d’un territoire (entreprises, collectivités, associations, citoyens, ...) construisant une dynamique économique en coopération pour prendre en charge un ou plusieurs enjeux du territoire répondant aux grandes fonctions de vie (s’alimenter, se soigner, habiter, se déplacer, se former...) dans une perspective écologique et de bien-être social.
L’écosystème coopératif formalise puis porte une solution intégrée de biens et de services qui permet d’atteindre l’enjeu visé et crée la valeur territoriale.

Cartographier les controverses c'est identifier la pluralité des points de vue, les controverses, les jeux d'acteurs et d'arguments autour de questions socialement vives. Probablement que nos sociétés seront aménées à faire des choix, à renoncer à certaines choses (sur des questions de confort, de biens matériels, etc.). Or, la perspective de ces possibles renoncements amènera souvent des débat très vifs socialement. Il est intéressant de comprendre comment on rend visible et on identifie une carte des controverses pour pouvoir anticiper des procédures de régulation et de résolution.

Intuitivement, comme le souligne Elzbieta Sanojca (qui a réalisée une thèse sur les compétences coopératives), animer un projet coopératif intègre surtout des savoirs-être et des savoirs-faire plus que des connaissances théoriques. La première compétence qu’elle met en avant est d’ avoir « l’esprit coopératif » : cette qualité marquerait une prédisposition pour entrer dans la coopération, elle inclut d’avoir un à priori positif vis à vis de la cooopération, de fonctionner en mode de réciprocité et d’avoir conscience de l’interdépendance vis à vis des autres.

« co-concevoir la structure du projet » intervient au démarrage de la coopération et constitue une compétence charinière dans les démarches coopératives. La co-conception est un processus séquencé d’attention, d’échanges constructifs, d’ajustement des points de vue et de formalisation d’un projet.

On "n'implique" pas une personne. Au mieux, on peut "travailler sur les conditions de son implication". Un groupe c’est un ensemble de personnes et il est important d’en prendre soin. Voici quelques conseils

• identifier les motivations & les freins de chacun·e = seuil d’implication
• accueillir les nouvelles et nouveaux
• accompagner la désimplication
• prendre soin de celles et ceux qui ne sont pas spécialement les plus proactifs mais qui réagissent aux sollicitations ainsi qu'aux observateurs et observatrices

« Avoir le souci du bien commun » est lié au résultat de la coopération. C'est un bon indicateur de la maturité du groupe et consolide l’engagement à long terme.
Un commun est un système ouvert avec, au centre, une ou plusieurs ressources partagées, gérées collectivement par une communauté ; celle-ci établit des règles et une gouvernance dans le but de préserver et pérenniser cette ressource tout en ayant le droit de l’utiliser. Ces ressources peuvent être naturelles : une forêt, une rivière ; matérielles : une machine-outil, une maison, une centrale électrique ; immatérielles : une connaissance, un logiciel.

En attention, le facilitateur ou la facilitatrice

• crée des situations coopératives (faire se rencontrer les personnes, faire en sorte qu'elles puissent échanger...),
• fait émerger les besoins collectifs
• doit être ensuite réactif·ive pour que ce qui a émergé de la situation puisse déboucher sur des projets, des actions, du travail coopératif

Le facilitateur ou la facilitatrice doit apprendre à...

• garder une certaine distance avec ses propres idées et points de vue
• privilégier l'écoute et l'observation
• être concentré·e sur le processus plutôt que sur le résultat

Si on regarde le vivant, bien souvent il n'est pas spécialement sobre. Il produit beaucoup, gaspille, refait, rejette sans arrêt (penser à la production de feuilles d'un arbre par exemple). Mais ce "gachis" est en fait réutilisable par toute la chaîne trophique, la compostabilité permet de le remettre en circularité de mille et une façons. La différence majeure avec le "gachis" issu des activités humaines modernes est que ce dernier n'est pas neutre, il contient nombre d'éléments très difficilement recompostable. L'effort porte donc à comment rendre ce gachis neutre et par conséquent réutilisable de façon ouverte.

La loi de Goodhart, du nom de l'économiste Charles Goodhart qui l'a formulée pour la première fois en 1975 en prenant comme exemple la politique monétaire anglaise, indique que « lorsqu'une mesure devient un objectif, elle cesse d'être une bonne mesure ». Nous essaierons donc dans la conduite de projets complexes de toujours équilibrer le pilotage par indicateurs par le croisement des intersubjectivités des humains qui sont parties prenantes du projet.

Partager sincèrement pour pouvoir re-composer
On peut alors parler de la compostabilité des idées et des projets. Pour ce faire, il faut donc retenir trois choses :

• 1. la compostabilité se pense et se prépare très en amont,
• 2. elle permet de mettre fin aux projets lorsque nécessaire tout en leur assurant un nouveau départ,
• 3. elle nécessite le partage sincère de l'ensemble des ressources produites.

Rendre son projet compostable, c'est fertiliser les idées en les partageant et tendre vers des organisations plus vivantes, vivaces et vivables.

Organiser des chantiers de "re-naturation" comme moteur de faire-ensemble à l'échelle locale. Participer à rendre la sinuosité d'un cours d'eau, à planter des espèces dépolluantes ou phytoépuratives, restaurer un réseau de haies, etc. Ces chantiers, bien accompagnés par des experts de la renaturation et facilités par les autorités locales, peuvent permettre à des communautés locales (habitants, entreprises locales)de "ré-habiter" leur territoire en donnant un sens à leur action, dirigé par la boussole de la santé commune.

L'addiction à la performance amène à une recherche de cohérence absolue qui si elle est menée au bout aboutit à une élimination de toute diversité, de toute divergence. Apprendre à inclure la diversité, à travailler avec l'alterité et la divergence apporte beaucoup de richesse et de robustesse aux structures.

Bien souvent, par souci de cohérence, la tendance dans les relations externes est la création de bulles de personnes, structures partageant les mêmes opinions, les mêmes visions, etc. Si les espaces de confiance sont nécessaires, il est également intéressant, par moment, de sortir de ces bulles et favoriser une hétérogénéité dans les relations, les partenariats, etc.

Face aux fluctuations, il est nécessaire de garder une capacité d'agir. Selon Ivan Illich, philosophe, il est nécessaire de privilégier ce qu'il nomme un outil-convivial :

• Il ne doit pas dégrader l'autonomie personnelle.
• Il ne doit susciter ni esclaves ni maîtres.
• Il doit élargir le rayon d'action personnel.

Ces trois conditions appliquées aux organisations et aux moyens techniques redonnent place aux individus, leurs permettent d'être acteurs dans des systèmes sur lesquels ils ont prise.

Selon Elinor Olstrom des ressources communes peuvent être gérées et protégées dans la durée par des communautés d’acteurs. Elle a identifié 8 principes nécessaires :

• des groupes aux frontières définies
• des ressources délimitées
• des règles adaptées aux spécificités et besoins locaux
• la capacité de les modifier
• le respect de ces règles par les autorités extérieures
• le contrôle par les membres de la communauté
• un système de sanctions graduées
• des mécanismes de résolution des conflits peu coûteux
• une gouvernance polycentrique

Une prise de décision est itérative lorsqu'elle n'est pas linéaire, c'est-à-dire qu'elle permet de faire des " retours en arrière " ou des " boucles " à l'une ou l'autre de ses phases de construction en fonction par exemple :

• d'une recherche d'information complémentaire ;
• d'interrogations apparaissant au fur et à mesure des avancées ;
• des problèmes rencontrés ou des résultats obtenus.

La mise en place de validation par itération, permet de se re-synchroniser en permanence à son environnement et donc d'améliorer l'adaptabilité.

Le rapport au temps est un des éléments fondateurs de notre addiction à la performance. Or le processus de création, de production ne prend pas toujours le même temps que ce qu'exige le besoin de performance. Forcer cette compression du temps de création, production peut générer des conséquences négatives sur la santé des individus; de la société et/ ou des milieux naturels. Réflechissions à deux fois, lorsque les conditions de soins ne sont pas réunies, n'est-il pas préférable de reporter dans le temps ? et si on essayait.

Apprendre à s'écouter et se mettre d'accord sur
- ce sur quoi on est d'accord
- ce sur quoi on n'est pas d'accord
- ce qu'il reste à éclaircir

C'est une des conditions d'une démocratie apaisée et créatrice où l'on sait "s'opposer sans se massacrer".

Une méthode d'animation proposée par Patrick Viveret.

L'addiction à la performance amène à une pression très importante sur les individus avec une injonction à la réussite. Le sociologue Alain Ehrenberg a notamment développé ce sujet au travers de plusieurs ouvrages (Le culte de la performance -1991, L'individu incertain-1995, La fatigue d'être soi-1998).
Mais où peut-on exprimer ses vulnérabilités et demander de l'aide ? construire, restaurer, maintenir, protéger des espaces de confiance est un outil puissant de robustesse. Et vous, avez-vous des lieux, des groupes de confiance où vous savez que vous pouvez, que vous oserez sans crainte ni malaise, demander de l'aide si besoin ?

"Tout tourne rond sur cette Terre, nous sommes les seuls à l'ignorer" tel est le titre d'un ouvrage de Marine Simon sorti en 2021. Apprendre à lire l'enchaînement des situations non pas comme une addition linéaire d'éléments cloisonnés mais comme des cycles mutliples avec des phases d'expansion et de contraction, de montée et de descente, de repos et d'activité. Puis dans sa manière d'agir au quotidien, essayer peu à peu de prendre en considération ses différents cycles, identifier les cycles dans vos projets, dans vos structures, dans vos territoires...

Prendre le temps de "recharger ses batteries", de nourrir son esprit et son imagination, d'alimenter ses rêves, ses zones d'espoirs, ses espaces protégés de confiance, de calme et de joie. Cette apparente "perte de temps" que l'optimisation chercherait à éliminer est un outil puissant amenant de la robustesse. Se promener dans la nature, écouter avec attention de la musique qu'on aime, lire et écouter des paroles qui nous inspirent... à chacun·e de trouver sa manière de cultiver ses lieux d'espérance.

Dans une organisation, l'optimisation vise en général à éliminer toute redondance de tâches, de rôles, de sujets. Or de nombreux exemples nous montrent que lorsque l'organisation est soumise à des aléas extérieurs non prévus, c'est bien souvent le fait d'avoir des taches, des roles en double, triple, etc. qui a pu maintenir le système. On voit de plus en plus d'entreprise mener une politique de duplication de composants ou de fonctions critiques dans leur système, dans le but de fournir des options de sauvegarde ou alternatives en cas de défaillance.

Capacité à se maintenir stable (sur le court terme) et viable (sur le long terme) malgré les fluctuations.

La robustesse ne vise donc ni le maximum, ni même l'optimum mais la sous-optimalité pour pouvoir parer aux aléas.

La résilience a deux autres définitions.

• Cette idée d'élasticité a été déclinée en psychologie, comme la capacité à rebondir. Mais cette définition est très responsabilisante et s'aligne parfaitement avec la pensée néolibérale". cette acceptation psychologique domine actuellement et peut devenir une injonction à l'agilité.
• Enfin, la résilience dans le champ socio-écologique est la capacité à se maintenir, à s'adapter et à se transformer dans un environnement fluctuant.

Cette dernière définition est la plus proche de celle de la robustesse.

La somme de l'efficacité (atteindre son objectif) et de l'efficience (avec le moins de moyens possibles).
Elle cherche à tout optimaliser quitte à s'aveugler devant les dégâts collatéraux engendrés.

la santé humaine est une condition et un préalable de la santé de la société, qui elle-même dépend de la santé d'un milieu de vie, et au-delà de celle
de tous les milieux naturels.

La coopération suppose que l’objectif commun l’emporte sur les objectifs individuels, ce qui implique des contre-performances individuelles au service de la robustesse du groupe